Un moment d'inattention, le regard vague et toi que j'ai toujours connue en représentation, tu ne l'étais plus, prostrée dans un ailleurs entre souvenirs et larmes, mélancolique. Je me demande où pouvaient bien se réfugier tes pensées, moi qui ai toujours été incapable de les saisir, incapable de partager avec toi plus que ta froideur héritée.

Pourtant, ce soir, je ne retiens que cette fragilité, cette autre femme en toi que je découvre et qui me bouleverse. Derrière le masque des convenances, des sourires de façade, j'aimerai te réconforter, te serrer dans mes bras. Mais j'ai peur ainsi de te trahir, de te blesser en t'apportant la preuve qu'un mur entre nous est tombé. Je me contente donc de t'envoyer ces incantations muettes et fais taire en moi celui qui s'interroge et reste perplexe.

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